Linconscient. L'inconscient est considéré comme une instance psychique, distincte de la conscience et qui est capable d'élaborer une pensée. La plupart de nos décisions, de nos émotions et
Au programme de notre dictionnaire de philosophie la conscience Table des Matières1 La conscience en philosophie2 Définitions générales du concept de conscience 3 Cours sur la notion de conscience4 Définitions particulières de philosophes sur la conscience / la subjectivité Dans l'Antiquité, la conscience n'existait pas seul le “noos”, l'esprit connaissant, avait une valeur. C'est la modernité philosophique qui a donné au sujet une conscience. Descartes l'a posée comme le socle de la connaissance car la conscience a résisté au doute méthodique, elle peut donc servir de fondement sur lequel s'édifierait l'ensemble du savoir cf. La Métaphysique de Descartes. Kant, Hegel, ou encore Sartre reprennent à leur compte cet acquis de la philosophie moderne. Définitions générales du concept de conscience – Du latin conscientia connaissance partagée avec un autre – Sens psychologique connaissance, intuition ou sentiment qu'un sujet possède de lui-même, de se états et de ses actes – Sens moral capacité de formuler des jugements moraux, sur le bien et le mal Cours sur la notion de conscience Introduction Conscience » cum scientia latin. La conscience activité psychique qui fait que je pense le monde et que je me pense moi-même. Et ce parce que la conscience est une mise à distance. La conscience est mise à distance De l’homme face au monde De l’homme face à lui-même La conscience ce qui fait que je ne suis pas posé dans le monde comme peut l’être un objet mais que je me rapporte au monde, que je le vise, que je m’y projette. Etre conscient, c’est sentir, agir, penser et savoir que je sens, que je pense et que j’agis. L’homme n’est pas posé dans le monde, il s’y rapporte. Par la conscience, le monde devient objet de connaissance et de réflexion. Etre conscient des actes accomplis et des pensées élaborées n’en fournit pas pour autant l’intelligibilité. De plus, la conscience est une mise à distance de l’homme par rapport à lui-même. Elle peut être ce qui lui inflige des expériences douloureuses ex la conscience morale, la culpabilité, le remords. Ex Crime et châtiment Dostoïevski avec le personnage de Raskolnikov après le double meurtre de l’usurière et de sa sœur. Par la conscience morale, l’homme fait l’épreuve d’actes dans lesquels il a du mal à se reconnaitre. En ce sens, la conscience signifie moins l’accès à une identité stable, définie qu’à une tâche à effectuer. Problématique En quoi la conscience fait elle la grandeur et la misère de l’homme ? La conscience ce qui permet la connaissance La conscience permet à l’homme de répondre de ce qu’il est. Ceci l’élève au-dessus de l’animal. Mais ce phénomène est aussi ce qui le sépare de l’immédiateté et de l’innocence de l’instant. La conscience est donc synonyme de dignité, elle est ce qui permet à l’homme de penser le monde et de se penser lui-même. Mais cette dignité a un prix, elle est une libération qui impose la nécessité de devoir répondre de ses actes et de les assumer. Parallèlement à cela parce qu’elle permet la pensée, elle est ce qui permet le questionnement philosophique. Si la conscience est ce qui permet le raisonnement philosophique, il semble nécessaire de s’interroger sur l’origine de cette interrogation. A la question connais-toi toi-même », Socrate répond je sais que je ne sais rien ». Négativité de la connaissance le savoir se pose ici comme la conscience de ne rien savoir. I Descartes La conscience va aboutir comme positivité fondatrice. Les méditations métaphysiques. Cogito ergo sum » Remise en question des perceptions, des opinions et des jugements. Le doute est un outil, il est méthodique, radical et systématique. Il a pour but d’aboutir à la découverte d’une vérité fondatrice, indubitable et certaine à partir de laquelle la science et la connaissance pourraient être refondées. On doute du plus simple au plus complexe le plus simple douter des 5 sens plutôt que de douter de chacune de mes perceptions ce qui serait infini, il faut douter de ce qui permet la perception les 5 sens. Cf texte du morceau de cire et de la tour qui semble carrée et qui en fait est ronde. Les sens sont donc trompeurs. Si les sens sont trompeurs, il est nécessaire de douter ce qui fonde mes 5 sens le corps. Descartes doute de l’existence de son propre corps. Mais si mes sens sont trompeurs, mes pensées peuvent aussi l’être doute quant aux vérités mathématiques. Comme celles-ci ne procèdent pas de l’expérience et sont dans mon esprit, il faut bien qu’un être les y ait mises. Douter de ces vérités, c’est donc nécessairement poser l’hypothèse de l’existence d’un Dieu qui ne cesserait de me duper. D’où l’hypothèse de l’existence d’un malin génie. Début de la conclusion je puis douter de toute mais pour douter il faut que je pense et pour penser il faut que je sois je pense, je suis. Dès que je pense et aussi longtemps que je pense, je suis. L’unique certitude qui résiste au doute je pense donc je suis ». Mais cette vérité affirme le fait que j’existe, elle ne me dit pas la nature de ce que je suis. Etre conscient d’exister ne m’informe pas sur l’identité de cet existant. La conscience peut-elle être objet de connaissance ? II La Conscience est une activité La conscience une activité qui accompagne mes représentations Kant Logique intro 1800 Contrairement à Descartes qui définit la conscience comme une chose, Kant la présente comme une activité. La conscience est une fonction nécessaire de la pensée mais ne me donne pas la connaissance de ce je que je suis. Pour identifier ce moi, il est nécessaire que le pouvoir d’indentification soit initialement dans la conscience, pouvoir d’identification qui permet d’établir la relation entre sujet et objet. Kant distingue la représentation » de la connaissance », la matière » de l’ intuition », la sensibilité », la forme », l’ entendement ». Selon Kant, la connaissance procède de deux sources la sensibilité et l’entendement sans la sensibilité l'entendement est vide, sans l’entendement, la sensibilité est aveugle. cf. La Critique de la Raison Pure Sensibilité faculté par laquelle les objets me sont donnés réceptivité, sensation. Entendement faculté intellectuellepar laquelle les objets sont pensés faculté de connaitre. Faculté intellectuelle qui produit les concepts à partir desquels des intuitions sensibles sont reliées entre elles et ordonnées car subsumées. Subsumer » ranger une intuition sensible sous un concept, donc identifier, connaitre. Ex celui qui voit une maison pour la première fois simple intuition. Celui qui voit une maison et qui a déjà dans son entendement le concept de maison en a la représentation. Le je » accompagne toutes mes représentations et les unifie. La conscience, le je » est originaire. Il est ce qui permet cette unification et la conscience de soi procure aux représentations leur cohérence. Pour que les représentations soient unifiées, il faut admettre ce pouvoir unificateur comme ce qui permet la connaissance, donc le penser comme originaire. La conscience est donc une activité, elle est un pouvoir de synthèse. Le sujet ne peut prendre conscience de lui-même qu’à travers cette activité. Comme, la conscience de soi ne peut apparaitre que lorsqu’elle se réalise, elle ne peut pas être une connaissance de soi car elle est ce qui permet la connaissance. La conscience, lorsqu’elle se prend elle-même pour objet de pensée ne peut se penser à vide. Elle se pense à partir des contenus de pensée qui l’investissent. La conscience présente ainsi un caractère paradoxal, elle est ce qui permet la connaissance de l’objet, mais elle ne peut être elle-même objet de connaissance. La conscience immédiate et la conscience réfléchie, la connaissance du monde, la connaissance de soi. La conscience de soi se définit comme la possibilité pour le sujet de prendre pour objet de connaissance ses états de conscience la conscience se retourne sur elle-même pour penser ses contenus de pensée. La conscience participe ainsi de deux mouvements La conscience immédiate elle est celle qui accompagne les actes du sujet avoir conscience de quelque chose La conscience réfléchie celle dans laquelle le sujet se pense lui-même comme conscient de quelque chose. Exemple Kant le passage de la simple conscience de soi Charles veut manger » à je veux manger » la conscience de soi Kant Avant il se sentait, maintenant il se pense » Les deux mouvements fonctionnent ensemble toute conscience est toujours conscience de quelque chose et je ne peux prendre conscience de ce que je suis qu’en me regardant au travers des actes accomplis la conscience réfléchie présuppose la pensée immédiate. De la même façon, le sujet ne peut avoir conscience de quelque chose que parce qu’il s’y sait présent je n’ai conscience du monde que pace que je suis conscient d’y être la conscience immédiate présuppose la conscience réfléchie. Elles sont donc inscrites dans une activité, dans un mouvement, donc dans une temporalité qui entrelace la conscience immédiate et celle réfléchie sans pour autant les faire coïncider. Cette absence de coïncidence avec soi clairement chez Bergson. Cette non coïncidence apparait avec la notion de durée. Le mouvement effectué inscrit la conscience dans la durée. La conscience établit une relation entre le passé, le présent et l’avenir. III La conscience et la temporalité Texte de Bergson l’énergie spirituelle La conscience est conservation du passé. La conscience est mouvement vers l’avenir. Donc la conscience est un lien entre le passé et l’avenir car c’est le rapport à la mémoire et au projet qui caractérise la conscience. Bergson lie le savoir à la mémoire et à l’anticipation. La mémoire est une fonction du passé. La conscience est attention portée au présent. Elle est donc fondamentalement pratique. La conscience chez Bergson est une chose concrète, c’est-à-dire une réalité dont nous faisons l’expérience à chaque instant. Elle apparait d’autant plus clairement qu’elle se réalise à chaque rapport au monde car elle accompagne chacune de nos perceptions et chacun de nos actes. La conscience se caractérise par la mémoire une conscience sans mémoire serait une conscience inconsciente », une conscience sans conscience d’elle-même une conscience qui ne pourrait jamais rien identifier et serait ainsi confrontée à un perpétuel inconnu. Or la conscience est le lieu dans lequel les événements s’impriment. Elle se définit d’abord par la perception des objets qui nous environnent et cette perception implique la mémoire percevoir, c’est se souvenir » Bergson Etre conscient », signifie être capable d’effectuer le lien entre un événement présent et un événement passé afin que celui présent puisse être identifié, reconnu et que je puisse agir dans le monde et donc y vivre. La conscience est aussi tension vers l’avenir, anticipation car agir dans le présent signifie nécessairement s’engager dans ce que ce présent va devenir. Si la conscience rapporte l’événement présent à celui passé pour pouvoir identifier celui présent, si la conscience est relation à l’événement présent à partir de l’avenir qu’il annonce, quelle relation la conscience peut-elle avoir avec le présent ? Si la conscience est en relation avec ce qui nest plus le passé, et ce qui n’est pas encore l’avenir quelle relation a-t-elle avec ce qui est l’instant présent ? L’instant présent est par nature fugace, fugitif commencer à percevoir l’instant présent signifie qu’il n’est déjà plus du présent mais déjà du passé car la pensée s’y applique l’instant est alors déjà un souvenir. De la même façon, anticiper le présent est impossible. L’instant n’existe pas dès qu’il apparait, il n’est déjà plusil est déjà du passé, aussi longtemps qu’il est attendu, il n’est pas c’est de l’avenir. Dès lors, le présent n’est qu’une durée participée par le passé immédiat et l’avenir imminent. Le présent, c’est quelque chose qui dure. Là où Descartes voyait la conscience comme une chose qui pense, Bergson voit une chose qui dure, qui s’écoule. Pour Bergson, la conscience est progrès et son inspiration dans la durée fait que l’homme est ce qu’il fait et fait ce qu’il est. Si la conscience est happée par le passé et tendue vers l’avenir, la conscience est mouvement, visée. IV Toute conscience est conscience de quelque chose » Husserl. Tout cogito porte en lui son cogitatum auquel elle se relie et dont il se distingue. La conscience est toujours relation avec autre chose qu’elle-même. Il y a toujours une distance entre la conscience et l’objet qu’elle vise. Même lorsque la conscience prend pour objet de pensée ses contenus de pensée ex ses souvenirs … elle ne parvient pas à les penser tels qu’ils étaient au passé parce qu’elle ne peut les appréhender que relativement au présent dans lequel elle est. La conscience est projet, visée du monde, elle est intentionnalité ». Intentionnalité visée, projection vers le monde. La conscience n’est plus lue comme une intériorité close sur elle-même, elle est visée, projection. Avant d’être réflexive, retour sur elle-même, la conscience est initialement relation au monde en tant que je suis un être qui désire, qui agit et qui anticipe. Parce qu’elle s’anticipe, la conscience est donc toujours déjà au-delà d’elle-même, elle est visée d’un ailleurs pour orienter son agir dans le monde. La conscience est donc donatrice de sens, de signification. La signification n’est pas dans la chose, c’est la conscience qui donne leur sens aux choses qu’elle vise et qu’elle perçoit. Mais si la conscience est donatrice de sens, si elle ne se règle plus sur l’objet pour le connaître mais fournit un sens à l’objet, alors la conscience ne peut plus être pensée comme le lieu d’une vérité unique, absolue. Il apparait alors légitime de se poser la question suivante penser la conscience comme prévalant sur la conscience, est-ce une vérité ou une simple interprétation ? V La mise ne doute de la suprématie de la conscience sur le corps. Texte de Nietzsche Aurore » 1880 La conscience n’est que le simple écho du corps qui la porte au monde. Plus que cela, ne serait-ce pas une simple interprétation que l’on aurait posée comme vérité pour des raisons morales, pratiques ? Si la conscience est donatrice de sens, penser la conscience comme supérieure au corps, n’est-ce pas une simple interprétation plutôt qu’une vérité, une croyance et non un état de fait ? Avec le cogito, Descartes avait signalé la séparation de l’âme et du corps. Cependant, Descartes, affirmant par la suite que je ne suis seulement logé dans mon corps ainsi qu’un pilote en son navire », il finit par réunir l’âme et le corps car l’expérience de la faim et de la douleur physique montre que le corps peut troubler la pensée. Et cette réunion n’est pas sans conséquences car elle conduit nécessairement à s’interroger sur l’influence du corps sur la conscience et de la conscience sur le corps. Cette interrogation est fondamentale dans l’œuvre de Nietzsche. La conscience selon Nietzsche Traditionnellement, la métaphysique et la philosophie ont toujours pensé la conscience comme ontologiquement supérieure au corps. Ceci n’est qu’un postulat avancé pour des raisons pratiques et morales elles servent à responsabiliser l’homme quant à ce qu’il est et ce qu’il fait, à le rendre coupable et justifie ainsi le châtiment…. Avant cela, la métaphysique avait déjà posé tout ce qui est immatériel comme ontologiquement supérieur au sensible l’âme, l’esprit, la conscience sont donc valorisés et le corps, le sensible déprécié. Nietzsche opère un reversement de cette hiérarchie il pose la conscience comme dérivative du corps la conscience est une évolution dernière et tardive du système organique ». Selon Nietzsche, le corps est premier, il est pluralité de forces, de pulsions qui luttent les unes contre les autres, les unes avec les autres. Ces forces constituent ce que Nietzsche appelle la volonté de puissance » force qui cherche son propre accroissement, qui est toujours en devenir… Le Moi est donc multiple et l’individu vit une pluralité de sensations, d’identités, de rôles. Réduire la conscience à une unité, c’est vouloir enfermer l’homme dans une identité unique, c’est vouloir le réduire à un seul rôle et ce rôle est défini par la philosophie comme celui de l’ animal rationnel ». Or, selon Nietzsche Tout acte de volonté comporte premièrement une pluralité de sentiments ». L’unité du je pense » n’est donc qu’un préjugé, une illusion de la grammaire qui laisse croire que le je » décide de la pensée alors qu’en fait le je » n’est que la conséquence d’une multitude de luttes continuelles entre les différentes forces qui animent le corps. L’unité de la conscience est donc une illusion pratique car face à la pluralité du monde, il est rassurant de se penser comme une unité plutôt que de se penser comme pris dans un devenir permanent et donc d’être toujours autre à soi-même. Première illusion de la conscience la conscience se pose comme cause d’elle-même, elle se croit substance et se pense comme étant à l’origine de ses pensées. Or, la conscience n’est pas ce qui donne des ordres mais qui ne fait qu’obéir à ce que le corps impose les pensées viennent à moi quand elles le veulent et non quand je le décide ». La conscience n’est que le simple écho du corps. La conscience n’a accès qu’à la surface des que l’on connait les raisons qui nous font agir, c’est en fait se méprendre car ces raisons fondamentales sont en profondeur et échappent à la surface. La croyance en l’ego n’est donc qu’une illusion, le Moi rationnel n’est qu’un mythe, une fiction métaphysique et la souveraineté de la conscience sur le corps, un fantasme. On peut alors comprendre le sens du cogito brisé » chez Ricoeur le moi n’est pas transparent à lui-même. Le Moi n’est pas une identité qui est donnée de façon définitive au départ, une fois pour toutes ; mais une identité qui ne cesse de se construire au fur et à mesure ce qu'il nomme identité narrative. La conscience se manifeste ainsi par une certaine opacité à elle-même. Conclusion La conscience se définit, certes, par son activité quant à la connaissance, mais aussi par ses lacunes, ses errances, son opacité. En approchant l’homme relativement à cette opacité de la conscience, force est de constater que celle-ci n’est pas transparente à elle-même. Il y a en elle des choses qui lui échappent et qui signalent que par-delà ce que la conscience affirme d’autres choses se disent. Penser la conscience signifie donc aussi penser ce qu’elle ne maîtrise pas au sein du psychisme et qui peut la remettre en question quant à son autorité. Cette remise en question passera par Nietzsche par la volonté de puissance, par Marx dans le domaine social pour aboutir au thème de l’inconscient chez Freud, inconscient qui induira ce constat fatal Le Moi n’est pas maître en sa propre maison » Définitions particulières de philosophes sur la conscience / la subjectivité – Descartes “Ma propre pensée ou conscience” Discours de la méthode – Rousseau “Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions” Emile ou de l'Education – Kant “La conscience est une représentation qu'une autre représentation est en moi” Critique de la raison pure – Kant “La conscience est la raison pratique représentant à l'homme son devoir pour l'acquitter ou le condamner en chacun des cas où s'applique la loi” Critique de la raison pratique – Hegel “L'homme est un être doué de conscience et qui pense, c'est-à-dire que, de ce qu'il est, quelle que soit sa façon d'être, il fait un être pour soi” Phénoménologie de l'Esprit – Bergson “La conscience est la puissance de choix” L'Evolution Créatrice – Alain “La conscience est le savoir revenant sur lui-même” Définitions – Sartre “La conscience est le refus d'être substance” L'Etre et le Néant – Rabelais “Science sans conscience n'est que ruine de l'âme” Panagruel – Dante “Pourvu que ma conscience ne me fasse pas de reproches, je suis prêt à subir la volonté de la fortune” La Divine Comédie

LaConscience est fonda-Mentale. Elle est de l qui nous conditionnent sous des masques trompeurs, en nous annexant du poison de leurs fausses saveurs. Le superficiel est surface changeante des choses. On ne s’étonne donc jamais de les perdre avec plus ou moins de mal. Malgré tout, il subsiste toujours en Soi un rapport subtil aux causes fondamentales

Résumé du document La conscience est utilisée d'un point de vue moral mais aussi psychologique. Ainsi, la conscience désigne l'état intérieur d'un sujet mais aussi son devoir. La conscience morale semble fiable dans la mesure où le devoir est compris comme une obéissance à une loi universelle. Cependant, la conscience psychologique s'avère, dès que la notion d'inconscient apparaît, nécessairement trompeuse ... Sommaire IntroductionI Les ambitions de la conscience classiqueII L'ébranlement de l'inconscient freudienIII Qu'est-ce que la conscience ? Extraits [...] Dissertation philosophique La conscience peut-elle nous tromper ? La conscience est utilisée d'un point de vue moral mais aussi psychologique. Ainsi, la conscience désigne l'état intérieur d'un sujet mais aussi son devoir. La conscience morale semble fiable dans la mesure où le devoir soit compris comme une obéissance à une loi universelle. Cependant, la conscience psychologique s'avère, dès que la notion d'inconscient apparait, nécessairement trompeuse. Ainsi, nous verrons tout d'abord les ambitions de la conscience classique pour ensuit évoquer l'inconscient freudien. [...] [...] Ainsi, il nous arrive fréquemment de prendre conscience d'idées sans que nous en comprenions l'origine. Malgré que nous essayions de la trouver et que, par chance, nous la trouvons, il reste néanmoins à comprendre pourquoi telle action a eu tel effet. Dès lors, Descartes trouve pour cause de son attirance envers les personnes louches, son amour de jeunesse qui louchait. Mais ne fait pas part au lecteur du pourquoi son esprit à retenue cette particularité et pourquoi serait-elle la conséquence de cette attirance. [...] [...] Dès lors, l'inconscient qui pénètre dans la conscience risque d'être superficielle et surtout trompeur. C. La conscience est moindre face à l'inconscient Ce qui rend la thèse de l'inconscient vraisemblable, c'est qu'il permet d'expliquer des phénomènes dont seule la conscience est apte à se rendre compte. Ainsi, Freud montre, à travers la théorie des rêves, que leur contenu apparent et leur sens profond sont généralement des choses refoulées par l'homme. De plus, les névroses ne peuvent être soignées uniquement parce que nous connaissons la présence d'un inconscient capable d'influencer leurs comportements Qu'est-ce que la conscience ? [...] [...] La conscience, un effet ? Selon Marx, la conscience ne détermine pas l'existence de l'homme mais c'est l'existence de l'homme qui détermine sa conscience. Ainsi, en pensant que la conscience détermine l'homme, celui-ci se fait beaucoup d'illusions dans la mesure où le sujet est contraint à penser ou agir d'une façon par son appartenance à sa classe sociale. B. Une conscience aliénée Or la conscience collective, autrement dit de classe n'est pas fiable car sen fonction des différentes classes on assiste à une classification des consciences la bourgeoisie pense être seule alors que celle des ouvriers est aliénée. [...] [...] Cependant, cette prise de conscience de soi ainsi que de la nature n'est pas sans conséquence. En effet, elle suppose que l'homme a la possibilité de maintenir le contrôle de soi et de ses réactions face au monde extérieur. C'est en se connaissant le mieux que l'homme pourra maitriser ses réactions. C. La connaissance de soi constitue le sujet Ainsi, la prise de conscience commence indéniablement par le fait de prononcer le je Dès lors, la conscience apparait comme constante à travers tous les changements qu'elle peut subir. [...]
\n\n \nla conscience de soi est elle trompeuse
Néanmoins(Dépassement) qu'autrui soit un médiateur entre soi et soi-même ne signifie pas que la prise de conscience de soi exclue le retour solitaire sur soi.Le sujet peut se saisir
1 la vérité de la représentation de soi On a déjà indiqué plusieurs fois que la vérité de la représentation de soi ne pouvait pas être simplement pensée à partir de l’idée d’une adéquation entre une image intérieure et une réalité extérieure et qu’elle devait aussi et avant tout être pensée à partir de la place de la représentation de soi dans l’accomplissement de son essence. Toute représentation qui n’en participe pas peut être considérée comme trompeuse, car elle me détourne de ma vérité. Il s’agit donc cette fois de la vérité de l’existence, de sa capacité à être en vérité, à laquelle est subordonnée toute objectivation de soi. Dès lors, la question de la vérité ou de la non-vérité de la représentation de soi n’est pas purement gnoséologique, mais elle est également pratique, puisqu’elle engage le sens de mon action, et éthique, puisqu’elle détermine mon devoir être. On comprend alors que ce fut peut-être un tort de trop limiter l’interrogation sur le caractère trompeur ou non des représentations de moi-même à la seule sphère solipsiste et qu’il n’y a peut-être de réponse à cette question qu’à partir de notre être au monde. Notamment, l’interdit éthique du mensonge, qui est au cœur de la réflexion morale de saint Augustin à Kant même si ensuite Nietzsche va le mettre en cause, même quand il passe du statut de représentation subjective à celui de représentation objective universelle que toute subjectivité doit vouloir, demeure tout de même une auto-détermination dont on peut douter de la force d’obligation. La représentation de son soi éthique ne vient-elle que de soi ou bien ne trouve-t-elle pas plus de force quand elle vient du monde ou quand elle vient d’autrui qui me demande, dans une situation concrète, qui je suis ? Certes, dans la représentation de moi-même, je peux être dans le mensonge, dans l’illusion volontaire, dans le bavardage de celui qui ne cesse de mettre sa vie en scène et finit par oublier de la vivre, ou encore dans cette vaine curiosité qui me fait m’attacher à tout ce qui en moi est étrange, particulier, à tout ce qui me sort de l’ordinaire, mais qu’est-ce qui peut me libérer de cela si ce ne sont les devoirs que le monde et autrui me donnent ? Tant que je ne fais que m’obliger moi-même ma représentation de moi-même ne risque-t-elle pas d’être toujours trompeuse, car me détournant de la vérité de mon existence. ? Selon cette nouvelle perspective, la représentation peut sans doute s’éloigner de son sens latin, voire romain disent certains, de la maîtrise de soi, pour prendre la signification, déjà suggérée avec la dimension temporelle, d’un acte de présence, d’une ouverture à ce qui s’annonce, d’une ouverture à l’avenir, dans la mesure où le monde et autrui me donnent mon avenir en me requérant, en appelant ma présence toujours vigile, ma présence toujours renouvelée, ma re-présentation au sens purement verbal du terme cette fois. Dès lors, se voir, ce n’est ni seulement se voir tel que l’on fut, ce n’est ni seulement se voir dans le pur présent du je pur, mais c’est également se pré-voir, non au sens de figer l’avenir dans des représentations déjà là, mais au sens d’être disponible à ce qui s’annonce, à la nouveauté de ce qui ne donne, à ce qui se donnant à l’état naissant me permet de renaître à moi-même sans cesse, car le réel en moi est à la fois ce qui est au fond de moi et ce que je n’attendais pas. Tant que mes objectivations passées sont la vérité de mon avenir j’ai été lâche et je le resterai, je n’ai pas d’avenir. Je n’ai vraiment un avenir, au sens de ce qui n’est pas encore là, au sens de capacité que je ne connais pas encore, que si la source de ma représentation de moi-même n’est pas moi-même, mais ce qui se donne à moi hors de toute attente. La disponibilité à l’imprévisible deviendrait ce qui rend la représentation de soi non trompeuse. Mais ce sera bien alors la ruine de la représentation » au sens kantien, pour reprendre la formule de Levinas, car cette fois je ne suis pas simplement ce que je mets en moi et ce sont les autres et le monde qui me constituent pour que je puisse me constituer. 2 Agir et non pas se raconter Il est important d’envisager la dimension pratique de la question dans la mesure où la représentation de soi relevant de la vaine curiosité peut être considérée comme un rapport inauthentique à soi qui paralyse l’action. On a insisté dans la deuxième partie sur l’idée que le récit de soi, sous certaines conditions tout de même, peut devenir une dimension de son existence, ce qui donne une consistance à son être. Autrement dit, on a déjà développé l’idée que ce n’est pas simplement parce que l’on est que l’on se représente, mais qu’il est nécessaire de se représenter pour être. Mais il est possible maintenant d’envisager la dimension plus négative du récit de soi, au-delà même de la question de la mauvaise foi et de l’orgueil, dans la mesure où le danger est réel de se raconter au lieu de vivre. Derrière ce renversement il y a une autre figure du soi », puisqu’on peut se demander si le vrai soi est le soi théorique ou le soi pratique. Qu’est-ce qui est le plus moi-même le moi empirique, le je pur, ou bien ce que j’ai à faire ou encore l’ensemble de mes actes libres, de mes résolutions ? Sartre propose justement une alternative existentielle dans La nausée, car si l’homme aime se raconter et transformer l’événement le plus banal en aventure, si tout homme est pris dans ses histoires et dans celles d’autrui, Mais il faut choisir vivre ou raconter », comme il a pu également montrer dans L’imaginaire que le moi réel et le moi imaginaire par essence ne peuvent coexister. Pour revenir à La nausée, c’est l’histoire d’un homme qui se rend compte du vide de son histoire et même de l’inanité de toute histoire. Quelque part dans une ville de province, le jeune Roquentin, historien, existe sans avoir ce qu’est sa propre existence. Il est absorbé dans des histoires qu’il raconte, dans des représentations passées dépourvues de toute actualité, et il comprend alors que sa propre vie est au passé », qu’elle est une vie sans vie, et qu’il est incapable de se représenter ce qu’il doit être au présent. Il fait alors face au vide de son existence, incapable de s’appuyer sur la représentation de son propre passé. Il est littéralement jeté dans le présent, mais dans un présent vide sans aucune possibilité de maîtrise liée à la représentation d’un chez soi, d’une place dans le monde qui serait la sienne. Finalement transformer sa banalité quotidienne en aventure dans un bavardage sur soi, c’était une autre façon de tenter de fuir cette expérience terrible de la contingence radicale de notre existence que décrit justement La nausée. Pour Sartre aucune explication historique, ni théologique, ne pourra me dire qui je suis et il faut sans doute passer par cette expérience de l’absurde, qui a valeur de réduction phénoménologique chez Sartre. Exister, c’est être simplement là et aucune représentation de son passé ne donnera une consistance au cogito et pire encore elle éloignera le moi de lui-même. C’est le projet de représentation de soi qui est en lui-même trompeur et conduit à cette situation limite du monologue de Roquentin Je suis, j’existe, je pense donc je suis ; je suis parce que je pense, pourquoi est-ce que je pense ? Je ne veux plus penser, je suis parce que je pense que je ne veux pas être ». Sartre durcit le trait afin de souligner le caractère vain, voire obscène, de la représentation de soi qui finit par être une glu pour l’existence, pour la liberté. Le règne de la représentation, c’est l’homme capturé par lui-même et enfermé dans la prison de ses fantasmes ; c’est l’homme enfermé dans l’immanence. Or, dans ce roman philosophique, Sartre décrit comment depuis l’expérience du vide de notre être il est possible de se donner une consistance, de transformer une existence d’abord absurde en une existence sensée. Le sens de son existence n’est donc pas ce qui serait toujours déjà là et disponible dans une représentation de soi, mais il est ce que l’on se donne par ses actes, ce que l’on ne doit cesser de se donner. De ce point de vue, le néant est bien un mode de la donnée à soi-même, puisqu’il ouvre à l’avoir à être non anticipable dans une représentation. Sartre donne bien alors à penser qu’il y a deux types d’existence l’existence qui se fige dans des représentations de son passé, qui est obsédée à l’idée de dégager un en soi » de soi, et celle qui se libère d’elle-même, qui se néantise, qui découvre la transcendance de l’ego, pour être toujours créatrice d’elle-même en agissant dans les situations que le monde nous impose. La liberté est une tâche à renouveler sans cesse que Sartre définit ainsi dans L’Être et le Néant La liberté qui se manifeste par l’angoisse se caractérise par une obligation perpétuellement renouvelée de refaire le Moi qui désigne l’être libre ». p. 70. La liberté du moi est de se donner son propre futur par ses actes libres et il n’y a que de cette manière, et non par la représentation du passé, que l’on peut surmonter la contingence de son existence. La thèse classique de Saint Thomas d’Aquin est operari sequitur esse, l’agir suit l’être, mais là il est possible de renverser la proposition et dire que l’être suit l’agir ; il y a un rejaillissement du véritable agir sur l’être qui en est l’agent. Ainsi la liberté fonde la représentation vraie. 3 La re-présentation de soi par et pour autrui La représentation de soi ne possédera jamais la certitude de la représentation des mathématiques, non parce qu’il n’y a pas de certitude, mais parce que sa certitude est d’une tout autre nature que la certitude d’entendement des mathématiques liée à la transparence de l’esprit à lui-même dans la considération d’un objet produit par le sujet. La certitude de soi est d’une autre nature et relève plus de ce qu’on appelait une certitude morale. Mais comme on l’a vu la certitude de la représentation de ce que je dois faire a certes avant tout une signification éthique, celle de la conscience de ma responsabilité insubstituable, mais on peut pour terminer se demander si cette représentation de soi comme responsable, si cette veille du soi éthique qui ne cesse de tenter de ne pas s’endormir, vient des seules forces du sujet ou bien si elle ne trouve pas sa source dans l’appel d’autrui, dans l’appel du monde. Cette représentation comme veille éthique serait alors une présence sans transparence, puisque dans une situation qui m’interpelle je sais que c’est à moi d’agir, sans pouvoir me délester sur un autre de cette tâche, mais sans savoir nécessairement ce que j’ai concrètement à faire. L’injonction me surprend sans pour autant m’apprendre ce que je dois faire et c’est du coup ce qui me pousse à tenter de me représenter ce que je dois faire dans la circonstance présente. L’appel d’autrui dans sa détresse me convoque et est la vraie source d’une représentation de soi qui ne serait pas trompeuse en ce qu’elle répond à une situation concrète me demandant qui je suis suis-je celui qui détourne la tête ou suis-je celui qui s’engage ? C’est une façon de dire qu’on ne peut accéder à son essence, qu’on ne peut se voir, que de manière indirecte en passant par le monde et par autrui. C’est en répondant à autrui, en agissant, que je peux me connaître et ainsi accéder à une représentation de mon essence. Toute représentation directe de soi, même celle du je pur, serait alors trompeuse, dans la mesure où c’est en m’ouvrant au monde et en me risquant dans le monde, donc en tant que sujet exposé, que je peux savoir qui je suis. Tout le reste n’est peut-être que littérature. Autrement dit, je ne peux me comprendre que si je m’oublie en me donnant, et c’est en tant que je me donne dans ma réponse que je peux approcher de mon vrai soi. Levinas radicalise cette thèse en partant d’une critique de la représentation dans son sens kantien en ce qu’elle s’en tient à l’identité qui ramène tout au même et manque l’ipséité. Si Kant dans la préface de la seconde édition de la Critique de la raison pure B XVIII fait du terme de représentation un concept central de la métaphysique de la subjectivité par un changement de méthode dans la façon de penser c’est que nous ne connaissons a priori des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes », Levinas veut lui effectuer une contre-révolution copernicienne afin de sortir d’une pensée de la représentation qui ne fait que réduire l’Autre au Même. Il écrit dans Totalité et infini L’intelligibilité, le fait même de la représentation, est la possibilité pour l’Autre de se déterminer par le Même, sans déterminer le Même, sans introduire d’altérité en lui, exercice libre du Même. Disparition, dans le Même, du moi opposé au non-moi ». p. 129 Justement Levinas montre qu’il est impossible de détacher le moi de la représentation des conditions où il prend naissance, comme le visage, la souffrance ou la fraternité, et qu’il est possible d’envisager une autre intelligibilité du moi dans laquelle il est autre chose qu’une totalisation continue de soi dans le présent. Finalement, Levinas montre que la représentation de soi au sens de Kant et aussi de Hegel est trompeuse parce qu’elle est aliénante en réduisant toute altérité en soi. Telle est la nouveauté de sa thèse il veut mettre en lumière que seul le moi exposé à l’altérité et dépouillé de lui-même n’est pas aliéné, comme il l’écrit dans L’intrigue de l’infini p. 192. Il ne s’agit pas pour Levinas de renier toute représentation de soi, mais de donner à voir qu’elle ne possède une vérité que par rapport à un exil de soi et que l’expérience de soi ne se réduit pas à la représentation de soi. Contrairement à la perspective ouverte par Sartre, il ne s’agit pas de décider de s’oublier pour se découvrir dans l’action, mais d’entendre un Ignore-toi toi-même » qui vient du visage toi-même d’autrui, d’autrui comme visage, et qui me libère de ma représentation pour me donner à voir dans ma réponse, dans ma responsabilité illimitée antérieure à mon moi libre. Ainsi Levinas critique la Vorstellung, c’est-à-dire selon lui la représentation au sens kantien qui enferme le sujet en lui-même, et ménage la Vergegenwärtigung, c’est-à-dire la représentation au sens husserlien, même si le rassemblement de soi dans le présent qu’elle effectue manque la responsabilité pour l’autre. Il veut ainsi montrer que la représentation de soi dans le présent ne vit que par un commandement révélé avant toute présentation devant un sujet. Avant tout engagement, je suis responsable, otage dit Levinas dans une formule hyperbolique. Dès lors, si la conscience est bien re-présentation, c’est-à-dire rétention, mémoire réminiscence selon Levinas, si elle est la liberté du sujet en acte, ce rassemblement de soi qu’est la conscience de soi ne vit que de l’exode de soi qu’est l’effraction d’autrui, qui nous fait exister au-delà de l’essence. Il écrit dans Autrement qu’être ou au-delà de l’essence Le problème consiste seulement à se demander si le commencement est au commencement ; si le commencement comme acte de la conscience n’est pas déjà précédé par ce qui ne saurait se synchroniser, c’est-à-dire parce qui ne saurait être présent – par l’irreprésentable ; si une anarchie n’est pas plus ancienne que le commencement et la liberté » p. 257. L’anarchie est ici ce qui ne peut pas entrer dans l’ordre venant de la conscience, mais c’est bien cet infini qu’est autrui, qui me révélant mon propre infini, fait vivre mes représentations finies de moi-même en les maintenant ouvertes à l’excès de ce que je peux devenir sur ce que je suis au présent. C’est dans cette ouverture que la représentation de moi n’est pas trompeuse. Ainsi, ce troisième temps a pu montrer que la représentation de soi n’est pas trompeuse quand elle ne cesse d’être défaite par un appel qui est mon avenir absolu. Conclusion Les trois moments de ce travail ont permis de mettre en lumière en quoi la représentation de soi n’est pas trompeuse à la condition de commencer par se libérer de tout ce qui relève de la Vorstellung frauduleuse, de la mise en scène de soi dans laquelle je ne vois de moi-même que ce que je veux y mettre, même si cette Vorstellung a son utilité dans la vie sociale, puisqu’elle rend possible les rapports de rôle à rôle, voire de masque à masque. Cela a conduit au projet d’une présentification de soi, de la représentation de soi par un rassemblement dans le présent de sa vie, notamment dans le récit, à la condition de ne jamais figer un tel récit. Mais pour concevoir une vérité de la représentation de soi comme moi empirique, une adéquation entre récit et réalité, il a été nécessaire de montrer que cette représentation de soi doit s’enraciner dans un vrai commencement, celui du je pur, celui du libre regard sur le monde et sur soi. C’est donc bien un autre soi qui peut porter la représentation de son moi empirique, notamment dans le souvenir, mais il faut alors souligner que le sens de la représentation de soi change, car on est alors passé de la question quoi » à la question qui ». Le je pur dégagé par le doute et la réduction est, comme dit Levinas dans Hors sujet, une veille antérieure à tous les réveils ; ce n’est pas une mise en scène de soi comme voyant, mais une présence continue à soi dans l’acte de voir le monde, une nouvelle présence toujours recommencée au sens d’une renaissance continuelle. Mais le dernier moment a voulu montrer que ce commencement dans sa dimension pratique et éthique suppose toujours un autre commencement, celui du monde toujours déjà là et dans lequel je dois agir, et l’effraction d’autrui qui me force à me poser la question qui suis-je ? ». Or c’est
Ilnous incombe de sortir de l’illusion de la séparation de ces différentes réalités et de réinventer les concepts de temps et d’espace suite à cette année 2020 qui a marqué une déstructuration des formes et un retour à soi forcé afin d’initier la transformation des consciences.Jusqu’à présent, nous avions besoin de voir pour croire
Corrigé d'une dissertation de philosophie construit avec un plan en 3 partie. Dissertation sur le thème du programme de philosophie La conscience. Corrigé entièrement rédigé. Problématique Toute prise de conscience est-elle libératrice ?Extrait de la dissertation La prise de conscience ne se fait pas toujours dans la joie et l'on peut parfois la vivre comme une épreuve douloureuse. En effet, le savoir auquel nous confronte la prise de conscience semble mettre un terme brutal à une somme d'illusions bienfaisantes ainsi qu'à une forme de liberté consistant à croire ou à se comporter comme il nous plaît. En même temps on ne peut que s'interroger sur la valeur de l'inconscience et du sentiment de liberté qu'elle procure car il semble bien que ce soit une valeur trompeuse. N'est-ce pas plutôt la prise de conscience qui nous libère et en réalité l'inconscience qui nous enchaîne ? Mais alors le problème revient à comprendre comment la liberté est à l'œuvre dans toute prise de conscience et à quelles conditions. Il convient tout d'abord de comprendre ce qui caractérise la prise de conscience par rapport à la simple conscience. Autant la conscience de soi peut être marquée par la subjectivité du sujet lui-même, autant la prise de conscience implique un retour réflexif de la conscience sur elle-même, l'arrachant à la subjectivité pour la rendre plus objective. [...]Note obtenue 16,5/20. Laconscience de soi est-elle immédiate ? A. La conscience de soi paraître être immédiate. Le mot conscience a eu pendant longtemps une signification morale. La conscience est en ce sens un conseiller qui nous avertit de ce que nous devons faire, et c’est aussi un juge qui se prononce sur ce que nous avons fait. Tel est le sens de l’expression «
Objectif Comprendre le lien entre la conscience et la connaissance de soi. Points clés La conscience permet la connaissance de soi car elle est certitude. Cependant, cette connaissance est subjective et conditionnée. L'inconscient a un rôle important dans la connaissance de soi, et s'en rendre compte nous rend plus lucide. La conscience est la faculté par laquelle l'homme est capable de penser ce qu'il vit et dès lors de se penser lui-même. On pourrait donc admettre que la conscience que l'on prend de soi-même équivaut à une connaissance de soi. Or, s'il ne fait pas de doute que la conscience permet de savoir que l'on est, il n'est pas assuré qu'elle favorise nécessairement la connaissance de ce que l'on est. Autrement dit, le fait d'être conscient de soi induit-il le fait de se connaître soi-même ? 1. La conscience rend possible la connaissance de soi a. Se connaître soi-même est le principe de toute sagesse Chacun aspire à savoir qui il est. Il semble que ce soit la condition essentielle pour mener une existence sensée et cohérente. En l'absence de cette connaissance, je cours le risque de m'égarer, d'entreprendre des projets ou de tenir des discours dans lesquels demain je ne me reconnaîtrai plus. Ne pas se connaître ou se faire des illusions sur soi conduit inévitablement à l'échec. b. La conscience est équivalente à la pensée C'est au XVIIe siècle, avec Descartes, que la conscience de soi est posée comme la terre natale de la vérité », et comprise comme certitude résistant au doute la certitude naît du doute. Descartes montre que par l'intermédiaire du doute, la conscience fait, en quelque sorte, l'expérience de la certitude de l'existence de soi Discours de la méthode, 1637. Descartes se propose de rejeter comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance, qui fût entièrement indubitable. [...] Mais aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. » Autrement dit, pour que le doute soit possible, il faut nécessairement un sujet qui doute le doute suppose, en effet, la pensée, laquelle suppose à son tour un sujet pensant. Descartes parvient ainsi à une première vérité, à un premier fondement, le cogito », à partir duquel il va pouvoir établir les principes de sa philosophie. c. L'introspection comme outil de connaissance de soi Cela ne suffit pas à me faire connaître qui je suis mais seulement à savoir que je suis. Pourtant, la conscience est aussi perception de ce que je vis et de ce que cela suscite en moi, des pensées, des désirs, des émotions... Il suffirait donc que je m'observe moi-même pour pouvoir m'analyser et me comprendre. 2. La conscience ne favorise pas une connaissance de soi objective a. Les limites de l'introspection L'introspection n'est pas un instrument de connaissance de soi satisfaisant. En effet, il est toujours possible que lorsque j'interprète mes actes ou mes sentiments, je me trompe. Je peux voir du courage là où ne réside que de la vanité, ou bien de la générosité où ne se trouve que le souci de reconnaissance. b. Les illusions de l'amour-propre Cette absence d'objectivité lorsque je m'examine moi-même s'explique en partie par le fait que je suis à la fois juge et partie. Je me juge moi-même et dans cette situation l'amour-propre interfère. Comment dès lors acquérir suffisamment de distance pour me considérer comme je suis et non comme je souhaiterais être ? c. Le conditionnement social de la conscience De plus, Marx a montré que la conscience n'est pas pure » et première ou préexistante. Ce qui est premier et qui détermine notre conscience ce sont les conditions matérielles de notre existence. Dès lors, parvenir à la connaissance de soi ne repose pas sur la conscience de soi mais sur la mise au jour des rapports déterminés qui constituent notre être social. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. » Avant-propos à la Critique de l'économie politique 3. La découverte de l'inconscient rend possible l'émergence d'une conscience plus lucide a. La conscience est déterminée par l'inconscient Freud a été plus loin encore dans ce travail de destitution de la conscience comme instrument de connaissance de soi. Il a montré que la conscience est déterminée par le jeu de forces inconscientes qu'elle ignore. La psychanalyse, écrit Freud, peut dire au moi Il n'y a rien d'étranger qui se soit introduit en toi, c'est une part de ta propre vie psychique qui s'est soustraite à ta connaissance et à la maîtrise de ton vouloir. » Essais de psychanalyse appliquée, Une difficulté de la psychanalyse », 1917 b. La démarche de Freud nous donne les moyens de mieux nous connaître Il reste que même si le moi n'est plus maître dans sa propre maison », selon l'expression de Freud, le travail de celui-ci a contribué à porter à la conscience cet état de fait. Autrement dit, nous sommes conscients de subir les déterminations de notre inconscient. Cela ne suffit pas à délivrer une connaissance de soi, mais cela ouvre la voie à un travail sur soi sans cela impossible. c. La conscience réformée introduit à une connaissance de soi partielle mais lucide Nous devenons plus lucides sur nous-mêmes parce que nous parvenons à mettre à jour les déterminations qui pèsent sur nous, y compris sur notre conscience. Ce faisant, même si nous découvrons que la transparence à soi est impossible, nous parvenons à réformer notre conscience et à la libérer partiellement des illusions qu'elle nourrit. Là où le ça était, le je doit advenir », écrit Freud Wo Es war, soll Ich werden ». Autrement dit, il s'agit de permettre à un sujet lucide de se constituer à la place d'un être déterminé par des pulsions qui le gouvernent sans qu'il le sache. Vous avez déjà mis une note à ce cours. Découvrez les autres cours offerts par Maxicours ! Découvrez Maxicours Comment as-tu trouvé ce cours ? Évalue ce cours !

Laconscience de soi ne parvient donc à exister, au sens où exister n’est pas seulement être-là à la manière des choses, que par une « opération » qui la pose dans l’être comme elle est pour soi-même ; et cette opération est essentiellement une opération sur et par une autre conscience de soi. Je ne suis une conscience de soi que si je me fais reconnaître par une

Épreuve tant redoutée, qui lance les épreuves du Bac. Voici les corrigés de philosophie, première épreuve passée ce lundi par les candidats des séries générales et technologiques au Bac 2018.=> Consultez ici les sujets du Bac Philo 2018=> Retrouvez aussi notre Facebook Live spécial corrigé "Bac Philo 2018"Examen du lundi 18 juin 2018 de 8h à 12hDurée de l'épreuve de philosophie 4hCorrigés Séries L - Corrigé des Séries ES - Corrigé des Séries S - Corrigé des Séries TechnoLes propositions qui suivent ne constituent pas une correction définitive mais des éléments de réflexion. Il est important que les candidats se rappellent que les attentes, en ce qui concerne l'épreuve de philosophie, sont avant tout l'exercice réfléchi du jugement et le témoignage d'une culture philosophique du Bac Philo Série L Littéraire Coef. 7Corrigé Sujet 1 La culture nous rend-elle plus humain ?Le sujet est assez classique dans sa première chose à faire ici est de se demander, de façon un peu innocente pourquoi, alors que la culture est par essence humaine, elle ne nous rendrait pas humain et même plus humain ? Le rôle de la culture n’est-il pas de nous détacher de l’animalité, par exemple ?Le sujet sous-entend deux éléments 1 la distinction nature/culture si la culture nous rend plus humain, nous sort-elle alors de plus en plus de la nature ?,2 la notion de progrès qu’implique le plus » plus humain que quoi ? Cependant, ce plus » sous-entend que nous sommes déjà quelque peu humains avant l’apparition de la culture, ou même sans reformulée, la question peut donner Le passage de la nature à la culture nous améliore-t-il dans notre humanité ?La difficulté du sujet réside notamment dans les définitions ainsi que l’analyse des concepts de culture », d’ humain », sans négliger le verbe rendre ».Le mot culture » est prioritairement à prendre au sens de civilisation », société », tel qu’il a dû être défini en tant que tête de chapitre du programme La culture ». Très secondairement, on pouvait, à un moment donné, parler de culture au sens du savoir, au même titre que les notions du programme qui composent l’analyse de la notion de culture l’histoire, le langage, l’art, etc..Question fondamentale à se poser qu’est-ce qu’être humain ? Mot définissable par distinction culture/nature mais aussi en soi la culture comme ensemble d’activités que l’être humain convenait aussi de s’interroger sur le verbe nous rend-elle » qui suppose une progression du l’humanité de l’être humain, en quelque sorte, un mouvement, une notions du programme en jeu dans le sujet sont la culture » et possiblement les notions qui composent cette tête de chapitre, autrui », mais aussi ce qui peut tantôt être questionné comme étant le propre de l’homme la raison », la conscience » ou encore des interrogations proprement humaines sur la liberté » la culture nous rend-elle plus humain en nous rendant plus libres ? ; des notions du programme pouvaient aussi être vues comme moyens ou conditions de notre humanité ou au contraire de notre inhumanité par exemple la technique ».Quelques auteurs possibles Descartes, Traité de l’ Discours sur l’origine est les fondements de l’inégalité parmi les hommes et Contrat social, livre 1Nietzsche, Humain trop La question de la était possible de raisonner selon le plan suivant I - La culture nous rend, par définition, plus humains à l’égard de nous-mêmes par elle nous nous détachons de plus en plus la nature et de l’ - La culture nous rend plus humain sans pour autant nous détacher de la nature et de l’animalité, à l’égard desquelles nous conservons un intérêt - La culture est au contraire ce qui produit les moyens d’une inhumanité à l’égard de nous-même comme à l’égard des autres on pouvait terminer par un problème actuel, par exemple, le transhumanisme, en se demandant si ce progrès de la culture ne nous transformerait pas en Sujet 2 Peut-on renoncer à la vérité ?Le sujet est assez classique dans sa il faut s’étonner d’une telle question pourquoi, alors que nous tenons tant, en règle générale, à la vérité, pourrions-nous y renoncer ?La question Peut-on renoncer à la vérité ? » implique qu’il y aurait quelque chose, finalement, de négatif dans la vérité, de trois points de vue. D’abord du point de vue de la connaissance bien qu’attaché à la vérité, on envisage ici la possibilité de renoncer à la connaissance vraie alors pourquoi ?. Ensuite d’un point de vue moral possédant une vérité, ai-je le droit d’y renoncer ? Enfin, d’un point de vue psychologique puis-je renoncer à une vérité douloureuse ?Une difficulté un piège » se trouve dans l’énoncé il s’agit de renoncer à la vérité » et non à la recherche de la vérité. Ce qui veut dire j’ai une vérité et j’y renonce et non je cherche la vérité, je ne la trouve pas, et je renonce à cette recherche.La mot vérité » a à être pris dans différents sens, afin d’ouvrir la question et les possibilités de plan. Par exemple, la vérité comme adéquation entre la pensée ou la parole d’une part, et le réel d’autre part. Dans ce cas, pouvoir renoncer à la vérité, c’est pouvoir renoncer à dire ce qui s’est passé, ou à y penser évidemment, en précisant pourquoi nous serions amenés à un tel renoncement, et si, moralement, nous le pouvons.Le verbe peut-on » se questionne donc d’un point de vue moral avons-nous le droit ? mais aussi d’un point de vue psychologique est-il possible de se détacher d’une vérité dont nous aurions au fond besoin ? Sans oublier le point de vue de la connaissance elle-même si un savoir est vrai, ne s’impose-t-il pas à nous ?Il faut aussi considérer le la » de la vérité » la question n’est pas Peut-on renoncer à une vérité ? », en particulier, mais à la vérité en général. Il faut se demander s’il existe une vérité générale, voire faut être concret et analyser les conséquences possibles de ce renoncement le mensonge, l’oubli, par notions du programme en jeu dans le sujet sont la vérité, la raison et le réel, la conscience, la liberté suis-je libre de renoncer à la vérité ? était possible de raisonner selon le plan suivant I - On ne peut renoncer à la vérité car cette dernière s’impose à nous, par exemple - On ne peut moralement renoncer à la vérité car cette dernière relève du devoir de vérité, de mémoire.III - On peut renoncer à la vérité quand celle-ci s’avère possibles Sextus Empiricus, Hypotyposes Méditation métaphysique, Le gai mettre en lien avec la notion de bonheur par exemple renoncer à la vérité rend-il heureux ?Corrigé Sujet 3 explication de texte Texte de SchopenhauerLe sujet 3 est difficile dans son approche et son traitement car son concept central n’est pas contenu directement dans le programme des notions ce qui est tout à fait possible et prévu puisque les sujets de philosophie ne sont pas des questions de cours, mais de véritables sujets de réflexion sur un problème qu’une interrogation ou qu’un texte soulèveIl ne fallait donc pas chercher à plaquer mécaniquement sur le texte de Schopenhauer des connaissances apprises par notion centrale du texte est la peur. Il faut avoir fait plusieurs lectures attentives du texte, jusqu’au bout, pour voir ce concept. Ce dernier est présenté en fin de texte comme la récapitulation d’une dit Schopenhauer sur la peur la thèse du texte ? la peur qui peut nous retenir d’agir est plus ou moins consciente car nous cachons ce sentiment un peu honteux par une cause plus noble », des raisons purement morales ».Cette notion de peur est analysée dans le 2nd paragraphe. Le rôle du 1e paragraphe est d’amener et de faire comprendre a contrario la peur, par son contraire donc, à savoir le désir encore et toujours de façon plus ou moins consciente de voir quelque chose arriver, mais qu’on peut se cacher à argumentation est assez concrète comment, en nous, la peur se forme-t-elle ? Il ne s’agit pas de la peur brutale qui nous saisit face à un monstre par exemple, mais du sentiment diffus, plus ou moins conscient, qui s’installe en nous dès que nos avons une décision importante à prendre ou une action cruciale à peur peut être ici comprise comme la peur de perdre, la peur d’affronter des situations incertaines ou de devoir prendre des au fond un texte à dimension morale philosophie de l’action et psychologique philosophie des sentiments sur les motifs » encore une fois, plus ou moins conscients qui nous retiennent ou nous poussent.Notions du programme en jeu la vérité, la conscience et l’inconscient, la morale, le désir, le du Bac Philo Série ES Economique et sociale Coef. 4Corrigé Sujet 1 Toute vérité est-elle définitive ?Le premier sujet de la série ES est assez classique puisqu'il confronte la notion de vérité avec son caractère temporel et relatif. Le sujet est très large et n'a donc pas de plan type. Il faut d'abord que le candidat se consacre à une définition des notions. La vérité se définit traditionnellement comme l'adéquation entre nos pensées et le réel. Le réel existe, il est présent mais pouvons-nous le connaître définitivement pour autant ? C'est là l'enjeu de la question. Les candidats doivent s'attarder sur la notion "définitive". Ce qui est définitif est considéré comme achevé, certain, irrévocable. Enfin il fallait noter que le sujet demande si "toute" vérité est définitive, ce qui sous-entend la possibilité de distinguer plusieurs formes de première hypothèse que les candidats pouvaient envisager est tout simplement de constater que la vérité, peu importe le domaine dans lequel nous nous inscrivons, semble connaître des évolutions. De façon privilégiée, ce que nous dit la science à propos du réel subit des transformations, voire des révolutions, au cours du pour autant, cette évolution remet-elle en cause la notion de vérité ou, au contraire, notre capacité à y parvenir ? Il faut alors dégager une méthode d'accès à la vérité. La démonstration est le moyen privilégié pour réaliser cet objectif. Cette méthode possède néanmoins le risque de s'éloigner du réel à cause de son caractère trop formel, ce qui nous éloignera également de la vérité entendue comme adéquation au faut-il donc distinguer au sein même de la vérité plusieurs formes possibles. Il y aurait des vérités définitives comme celles du cogito cartésien ou certaines vérités de la science et d'autres qui sont vouées à évoluer au cours du temps comme les vérités qui reposent sur une auteurs pour un tel sujet sont nombreux. Les candidats pouvaient faire référence au débat entre Platon et Protagoras en ce qui concerne la relativité de la vérité ou encore à l'allégorie de la caverne. Le cogito cartésien apparaît comme une référence importante. L'opposition entre phénomènes et noumènes réalité intelligible, opposée au phénomène sensible, NDLR proposée par Kant peut être utile. Sinon, ils pouvaient aller chercher des auteurs en épistémologie comme Popper, Duhem...Corrigé Sujet 2 Peut-on être insensible à l'art ?Le deuxième sujet est intéressant puisqu'il repose sur un paradoxe. A première vue, il semble difficile d'être insensible à l'art puisque l'essence même de l'art est d'interpeller notre sensibilité. L'art n'a pas seulement pour fonction de toucher notre sensibilité, il a également une fonction intellectuelle, mais il y parvient normalement en passant par nos faut donc, dans un premier temps, travailler ce paradoxe en insistant sur le fait que l'art est le propre de l'homme. Il témoigne de notre appartenance à une culture et donc à l'humanité. L'art est donc essentiel à l'homme et il apparaît difficile d'y être il arrive que nous ne soyons pas touchés par certaines formes d'art. Il faut alors faire subir au sujet une légère inflexion. S'il semble difficile qu'un individu soit insensible à tout art, il peut l'être à certaines manifestations de l'art. C'est un phénomène que l'on retrouve par exemple avec l'insensibilité qu'une partie du public peut éprouver à l'égard de l'art faut alors rechercher la cause de cette insensibilité et on voit assez vite qu'elle repose souvent sur une certaine incompréhension, ce qui permet de renverser le rapport traditionnel que l'on attribue entre sensibilité et intellection. Il est peut-être nécessaire de comprendre une oeuvre pour y être sensible et non l' candidats pouvaient faire référence aux travaux de Hume sur la sensibilité, à ceux de Kant sur la manière de distinguer l'agréable du beau. Ils pouvaient également utiliser des auteurs plus contemporains comme Danto ou Goodman sur la relation du public à l'art contemporain. Il était également possible de solliciter Hegel pour insister sur l'importance de l'intellect en Sujet 3 explication de texte Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuseLe texte proposé aux élèves de ES est assez simple dans sa formulation mais peut avoir un caractère déroutant pour les candidats car il ne renvoie pas clairement à une notion du objet concerne le rapport à autrui et, plus particulièrement, l'influence que peut avoir autrui sur nous du fait de son problème que se pose ici Durkheim est de savoir comment certains individus exercent-ils une influence sur les autres ? Comment le rapport d'autorité se manifeste-t-il ?Il défend la thèse selon laquelle l'autorité provient d'une reconnaissance en une "énergie psychique" particulière qui limite la volonté de celui qui obéit. L'enjeu du texte est donc de travailler ce rapport si particulier qui existe entre ceux qui commandent et ceux qui texte est divisé en deux parties. Dans un premier temps, l'auteur s'attache à travailler le rapport d'autorité avant de l'appliquer au cas particulier du commandement dans une deuxième candidats devaient d'abord définir les notions d'obéissance, d'autorité morale, d'énergie psychique. Il est bon d'insister sur le caractère étonnant de cette notion d'énergie psychique. Le rapport entre notre volonté et celle de celui qui impose le respect doit être traité. Les notions de prescription et de commandement sont importantes. Il faut également réfléchir à la notion d'intensité. Le texte n'est pas forcément complexe mais demande une attention particulière. Le risque pour les candidats est de faire une longue paraphrase du texte au lieu de réaliser un travail patient d' Retrouvez les corrections du Bac Philo 2018 en Facebook Live Corrigés Bac Philo 2018 l'épreuve de philo est terminée, voici les corrigés en Live! Posez-nous vos questions en commentaires - En partenariat avec Nomad Education - applis de révisions pour le bac by Le Parisien Etudiant on Monday, June 18, 2018Corrigé du Bac Philo Série S Scientifique Coef. 3Corrigé Sujet 1 Le désir est-il la marque de notre imperfection ?Sujet assez classique le désir, formulation assez inédite. Assez difficile à cause de la notion d’imperfection qu’il faut bien analyser. Reformulée, la question donne Le désir est-il notre noblesse possible ou notre misère réelle ? Progrès ou décadence ?Il faut préciser le sens de marque » qui est une métaphore, qui signifie la preuve, ou encore l’indice, ou le signe de reconnaissance de notre fallait voir les différentes définitions, acceptions et conception du désir afin de trouver des pistes différentes. Par exemples - Le désir comme manque, souffrance, désespoir, frustration. Dans ce cas, le désir est la marque de notre Le désir opposé au besoin, comme tendance noble vers quelque chose de bon dans ce cas, le désir peut, dans son mouvement et dans sa réalisation, tendre vers la perfection est également intéressant de bien creuser les implications du mot imperfection » - le contraire de la perfection se demander si nous pouvons être parfaits ;- la possibilité d’un perfectionnement, d’une amélioration devenons-nous meilleurs moralement par exemple si nous renonçons au désir ou à certains désirs ?Les notions du programme en jeu dans le sujet sont le désir, la morale, la culture, la conscience, la auteurs possibles Épicure, Lettre à Le monde comme volonté et comme était possible de raisonner selon le plan suivant I - Le désir est la marque de notre - Le désir n’est la marque que d’une certaine imperfection, tout dépend du désir dont on - Le désir est la marque, non de notre perfection nul n’est parfait, mais le moyen de notre perfectionnement, et donc la marque de notre on pouvait ouvrir sur la question fondamentale de notre liberté face à nos Sujet 2 Eprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?Le sujet est assez difficile dans sa formulation, et assez inédit en problème de cette question repose sur deux distinctions, entre injustice » et juste », entre éprouver » et savoir ».La première distinction nécessite de bien reprendre des définitions de la justice vues en cours, puis de définir a contrario ce qu’est l’injustice peut-on comprendre l’injuste par son contraire ?La seconde distinction repose sur la dualité sentiment/ raison, éprouver » affectivement VS savoir » rationnellement. Il faut se demander si un sentiment d’injustice peut reposer sur une idée de justice. Eprouver l’injustice est-il naturel ou nécessite-il un savoir, moral, juridique, ou encore politique ?Reformulée, la question donne Faut-il posséder une idée rationnelle de la justice pour ressentir l’injustice ? La connaissance du juste est-elle une condition préalable à tout sentiment d’injustice ?Il faut donc bien se demander en quoi consiste le problème, car habituellement nous pensons que le sentiment d’injustice est premier l’exemple du jeune enfant qui ressent de l’injustice sans forcément connaître l’idée de justice et que l’idée de justice est le fruit d’une rationalisation faut préciser également nécessaire » ici, une condition impérativement notions du programme en jeu dans le sujet sont la justice, le droit, le sujet, la conscience, la était possible de raisonner selon le plan suivant I - Eprouver l’injustice est une condition préalable et nécessaire à la connaissance du justeII - Il faut avoir une idée du juste pour ressentir authentiquement l’injusticeIII - On éprouve d’abord l’injustice de laquelle on se forge une idée du juste, idée qui sert alors à juger rationnellement l’injusticeAuteurs possibles Platon, République mythe de Gygès.Aristote, Ethique à Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Théorie de la s’interroger sur les liens entre justice, injustice et Sujet 3 Texte de MillLe sujet est très difficile dans son approche et son texte porte sur la question du possible lien de causalité entre les lois et les phénomènes de la nature d’une part, les autres phénomènes, humains et sociaux d’autres problème peut être posé ainsi habituellement, les lois et les phénomène humains et sociaux se comprennent indépendamment des lois et phénomènes de la prend le contre-pied de cette idée et énonce la thèse suivante tous les phénomènes humains sont en même temps des phénomènes de la nature. Pourquoi ? Car les lois qui régissent la nature et la société sont les mêmes. Or, la nature étant antérieure à la société, la première détermine la doit être précisée ainsi tout au long de l’analyse les lois sont toujours les mêmes, ce sont les circonstances dans lesquelles les lois s’appliquent qui changent circonstance naturelles VS circonstances sociales.Il était bon de donner quelques exemples, finalement simples la loi physique de la pesanteur qui s’applique dans la nature, s’applique aussi à dans société humaine mais pas sur les mêmes réalités et pas dans les mêmes circonstancesNotions du programme en jeu la raison et le réel, la démonstration, la du Bac Philo Séries Technologique sauf STHR Coef. 2Les propositions qui suivent ne constituent pas une correction définitive mais des éléments de réflexion. Il est important que les candidats se rappellent que les attentes, en ce qui concerne l'épreuve de philosophie, sont avant tout l'exercice réfléchi du jugement et le témoignage d'une culture philosophique Sujet 1 L'expérience peut-elle être trompeuse ?Le premier sujet proposé aux séries technologiques est classique mais peut apparaître complexe aux faut d'abord définir les notions du sujet. La notion d'expérience est assez large puisqu'elle traverse l'ensemble de notre existence. Il est possible de la définir comme une certaine épreuve conduisant à une connaissance ou à une maîtrise. On la retrouve dans notre quotidien mais aussi plus particulièrement dans le domaine scientifique. Le caractère trompeur d'une chose signifie que celle-ci nous fait croire qu'elle nous donne accès à la vérité alors qu'elle nous induit en de tromperie est particulièrement importante pour la notion d'expérience puisqu'elle se donne comme le moyen d'engranger des savoirs ou de maîtriser des techniques. Il apparaît donc, à première vue, que l'expérience n'est pas le temps fait que nous nous rendons parfois compte qu'une expérience nous a trompé et que ce que nous pensions être vrai s'est révélé qu'est-ce qui nous a permis de prendre conscience de cette tromperie ? L'expérience elle-même. C'est là le paradoxe de l'expérience. Même si elle peut parfois être trompeuse, elle est le seul moyen que nous avons pour la corriger. C'est donc l'expérience qui permet de corriger l' candidats pouvaient utiliser les oeuvres d'Aristote ou de Locke pour montrer que l'expérience constitue notre premier mode d'accès à la vérité. Il était bon d'utiliser Descartes et le doute systémique qu'il utilise pour montrer que nos expériences sont parfois trompeuses. Enfin, les candidats pouvaient utiliser un auteur comme Bachelard pour défendre l'idée selon laquelle l'expérience scientifique vient corriger notre expérience Sujet 2 Peut-on maîtriser le développement technique ?Le deuxième sujet est assez classique également mais possède certains échos avec l'actualité et les craintes que peut provoquer le développement notion de technique se définit comme l'ensemble des moyens utilisés par l'homme pour transformer son milieu. La technique est une caractéristique qui accompagne l'humanité depuis ses débuts et qui a permis à l'homme d'ériger une culture. Elle est donc une aide fondamentale pour l'homme si bien qu'il peut difficilement s'en la technique a connu un développement tel qu'il semble de plus en plus difficile d'en maîtriser les effets. La question apparaît alors de savoir si nous restons les maîtres de nos créations ou si elles finissent par nous faut donc réfléchir aux moyens de maîtriser notre développement technique. Une première réponse consiste à dire que ceux qui contribuent au développement technique, les ingénieurs, sont les mieux placés pour limiter leurs propres inventions. Une autre réponse possible consiste à dire que cette maîtrise doit venir d'une volonté politique, celle des dirigeants ou celle des citoyens. Dans les deux cas, il semble difficile d'envisager une maîtrise du développement car la concurrence est telle que la course au progrès ne semble pas prête de connaître un ce sujet, les candidats pouvaient faire référence à Bergson et sa définition de l'homme comme homo faber. Descartes semble une référence incontournable pour ce sujet. Il est celui qui défend l'idée d'une maîtrise de la nature grâce à la technique. Jonas est aussi une référence importante pour ce sujet puisqu'il met en garde contre les dangers du développement technique et de sa difficile Sujet 3 Montesquieu, De l'esprit des lois1/Le texte de Montesquieu proposé aux candidats des séries technologiques est intéressant puisqu'il va contre certaines idées reçues concernant ce qu'il faut entendre par liberté dans une principale du texte de Montesquieu est de définir ce qu'est la liberté politique, à savoir le fait de pouvoir faire ce que les lois nous autorisent et l'importance de l'adhésion à ces lois par les citoyens. Il développe son argumentation en deux temps. Il insiste d'abord sur l'erreur de jugement qui peut être attribué aux démocraties. Elles ne sont pas des régimes où chacun fait ce qu'il veut. Au contraire, elles sont encadrées par des lois nécessaires au bon fonctionnement de la société. Montesquieu montre ensuite le risque que pourrait courir la démocratie si chacun use de sa liberté en fonction de sa seule volonté et non selon le respect des phrase "dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu'il veut" insiste sur l'image que peut renvoyer la démocratie, à savoir celle d'un régime au sein duquel chaque citoyen peut suivre sa volonté et ses désirs sans devoir rendre de compte à la loi. Il s'agit là évidemment d'une apparence car en démocratie, comme dans tout régime, la loi organise la société et donc encadre les volontés phrase "la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir" insiste sur le rapport que le citoyen doit entretenir à l'égard des lois. Le respect des lois doit constituer un devoir supérieur au respect de sa volonté individuelle. Cela signifie que le citoyen doit comprendre tout l'intérêt qu'il a de respecter la propose de distinguer indépendance et liberté. L'indépendance est la capacité de l'individu de vivre seul, ce qui lui permet de ne suivre que sa volonté. Or, du fait même de son appartenance à la société cette indépendance doit être inscrite dans le projet plus général de la société. Si le citoyen souhaite ne suivre que son indépendance, il risque d'en faire les frais puisque les autres feront de même, ce qui mettra en danger la société dans son liberté se définit en apparence comme la capacité pour un individu de faire ce qu'il veut, c'est-à-dire de suivre sa volonté et ses désirs. Pourtant, si tous les individus ne font que suivre leurs désirs, ils risquent de tomber dans une forme de guerre généralisée que Hobbes appelle “état de nature”. Il faut alors contraindre les volontés individuelles par la loi, ce qui permet aux citoyens d'augmenter leur liberté. Les lois apparaissent ainsi nécessaires à la ce sujet, les candidats peuvent faire référence à Hobbes et à la définition qu'il propose de l'état de nature. Il est possible évidemment de reprendre le texte de Montesquieu. Rousseau appraît également comme un auteur important pour ce aussi →Spécial BAC 2018 les sujets et conseils de préparation...→ Dates du Bac épreuve par épreuve→ Corrigés du bac Les épreuves corrigées par nos profs sélectionnés→ Les sujets probables du Bac ciblez vos révisions...→ Conseils de révisions à quelques jours ou heures des examens→ Quiz de révisions du Bac testez votre niveau matière par matière...→ Les alertes résultats du Bac officiels et gratuits, en direct des académies...→ Bac de Philo derrière l'épaule d'un correcteur→ Bac pourquoi la philo ouvre le bal des épreuves ?Alerte Mail Corrigés du Bac Untel point de vue est trompeur, car celui Par conséquent, le simple fait qu’un divertissement ne trouble pas notre conscience n’est pas en soi une garantie que nous agissons bien. Seule une conscience droite, bien éduquée par la Parole de Dieu, peut être un guide sûr. 14 Pour ne pas se tromper soi- même, il est utile de garder présentes à l’esprit Introduction conscience et subjectivité. Selon Descartes, la conscience assure la liaison entre l’âme et le corps, elle est la condition de toute connaissance. C’est donc de ce point de vue que la conscience a d’abord partie liée avec la mémoire. La conscience s’exprime par la pensée qui est soit directe, si elle désigne l’objet de son expérience extérieure, soit réfléchie, si elle est conscience de soi. La conscience est étymologiquement un savoir » du latin scientia accompagnant cum, avec » l’existence, la pensée et l’action d’un sujet. Comme présence à soi et aux choses, la conscience est dite psychologique. En se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut les juger elle peut évaluer ce qui est les faits d’après ce qui doit être les valeurs. En ce sens, la conscience est morale. La déduction du cogito Descartes Méditations métaphysiques ; Magnard p 22 I Être conscient de l’attention à des faits de conscience II Avoir conscience de la prise en compte s’un obstacle, d’une difficulté III Prendre conscience de l’éveil à une réalité nouvelle IV La conscience humaine privilège de l’homme ou épiphénomène ? La conscience, un effet de surface des instincts Nietzsche Volonté de puissance, Hatier1 p 49-50 V L’identité de soi est déposée dans la mémoire - Locke le proprioceptif - Leibniz ; Bréal p 22 Conclusion les pathologies de la conscience et la lucidité a la névrose b la psychose c la fausse conscience et l’aliénation d la lucidité e l'attention 1. La conscience peut-elle nous tromper ? 2. Avoir conscience, est-ce juger ? Conscience psychologique. La conscience est étymologiquement un savoir » du latin scientia accompagnant cum, avec » l’existence, la pensée et l’action d’un sujet. Comme présence à soi et aux choses, la conscience est dite psychologique. Conscience morale. En se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut les juger elle peut évaluer ce qui est les faits d’après ce qui doit être les valeurs. En ce sens, la conscience est morale. La conscience peut elle se tromper ? La conscience, illusion du sujet ? La conscience est ambiguë si rien n’est connaissable sans elle comment savoir quelque chose sans en avoir conscience ?, elle n’en est pas moins sujette à l’erreur et à l’illusion. En effet, le sujet tend à prendre ce dont il a conscience son point de vue particulier pour la seule réalité existante, et ainsi à s’illusionner sur le réel. Le sujet, illusion de la conscience ? Or, l’illusion fondamentale du sujet conscient ne porte-t-elle pas sur lui-même ? La conscience d’être un sujet véritable n’est-elle pas la plus grande illusion ? Kant nous assure du contraire Le je prouve que j’agis par moi-même, que je suis un principe et non un résultat ». Se dire libre c’est se poser comme le sujet de ses actions et de sa pensée c’est moi qui agis et qui pense. C’est avoir conscience de soi comme d’un être ayant une identité personnelle unifiée, stable, et capable de se déterminer lui-même. Mais cette conscience est-elle fiable ? La conscience d'exister comme sujet pensant prouve-t-elle vraiment l'existence d'un tel sujet, ou n'est-elle qu'une illusion ? Faut-il dire cogito je pense » avec Descartes, ou cogitatur ça pense » avec Nietzsche ? Mais si le sujet n’existe pas comme principe, disparaît-il alors moralement, c’est-à-dire comme valeur ? L’idée de sujet conscient perd-elle toute valeur ? La conscience de soi est indubitable Descartes " Je pense, donc je suis. " Descartes, Discours de la méthode 1637, IVe partie. Problématique La conscience de soi prouve-t-elle l’existence du sujet pensant, ou n’est-elle qu’une illusion ? Explication Le doute retourné contre le scepticisme. C’est pour vaincre le scepticisme, donc pour fonder le dogmatisme établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences », que Descartes entreprend de douter de tout. En effet, il voit dans le doute le moyen d’atteindre l’indubitable une pensée absolument certaine résistant absolument au doute. Ce doute méthodique repose principalement sur les arguments du rêve ne produis-je pas moi-même toutes mes pensées ? et du malin génie ne serais-je pas le jouet d’un être trompeur ?. Quelle garantie ai-je d’être bien réglé » ou bien calibré » comme on le dit d’un instrument de mesure ? Qu’est-ce qui me prouve que ce à quoi je pense existe vraiment et que mes idées correspondent à la réalité ? Le cogito je pense donc je suis. Descartes découvre qu’une pensée résiste au doute c’est qu’il est vrai que j’existe, moi qui pense en latin cogito, — si je n’existais pas, je ne pourrais ni penser ni douter de mon exis- tence ! Je ne peux pas ne pas être, quand je pense que je suis. L’existence du sujet pensant ou doutant est une évidence indubitable. Mais que suis-je ? Je suis une chose pensante », une substance pensante et consciente2 un sujet absolu, un esprit, une âme. La conscience est l’évidence fondamentale, la connaissance constituant le fondement et le modèle de toute vérité 3. Débat et enjeu L’évidence est-elle une preuve ? Selon Descartes, nous ne saurions nous empêcher de croire que cette conclusion Je pense, donc je suis, ne soit vraie ». Mais que prouve cette impossibilité psychologique de douter ? Le fait d’être convaincu l’intensité subjective d’une conviction montre sans doute qu’on n’arrive ni à douter ni à penser différemment — mais il ne prouve pas que l’on a raison de n’y pas arriver ! L’évidence ou la certitude sont des sentiments, des états mentaux de fait. La certitude qu’il y a des certitudes de droit n’est jamais qu’une certitude de fait », conclut Marcel Conche, ajoutant que lorsque le philosophe prétend parler des choses, il ne fait que parler de lui-même » il ne dit pas ce qui est, mais ce qui lui apparaît avec le plus de force. Nul n’échappe à sa conscience, c’est-à-dire à son propre point de vue — toujours relatif ! Y a-t-il vraiment un sujet pensant ? Il y a certes de la pensée. Mais est-ce vraiment celle d’un sujet substantiel le mot latin pour sujet », subjectum, vient de subjacere, se tenir sous » ? Le je » ego cartésien est-il vraiment le sujet de la pensée ? Le sujet conscient n’est-il pas l’effet ou le produit de quelque chose d’autre, qui n’est pas conscient ? N’est-il pas une illusion perceptive...Pour l'empiriste David Hume, le sujet substantiel est une croyance, certes vive et forte, mais qui ne correspond à rien de réel à rien dont on puisse faire l'expérience. C'est notre habitude de percevoir un flux incessant et très rapide d'impressions intérieures discontinues qui nous fait croire en la simplicité et en la stabilité d'un moi ». Le sujet est donc une fiction substantialiste, un effet de langage ce que j'appelle moi ». ...ou grammaticale ? Nietzsche affirme de même que la croyance au sujet dérive de la grammaire le sujet grammatical. Or, que le verbe penser » ait besoin d’un sujet grammatical ne prouve pas son existence substantielle ou réelle ! Quelque chose pense, mais que ce quelque chose soit justement l’antique et fameux “je”, ce n’est à tout le moins qu’une supposition, une allégation, ce n’est surtout pas une “certitude immédiate”. » Le sujet conscient non plus principe, mais résultat. Plus généralement, ne faut-il pas expliquer le sujet conscient » par des phénomènes dont il n’a pas conscience ? N’est-il notamment pas le produit de conditions matérielles, sociales et historiques ? Karl Marx montre comment le sujet conscient est déterminé et même aliéné par les représentations sociales dominantes, corrélées aux conditions matérielles infrastructures économiques. N’est-il pas aussi déterminé par l’inconscient psychique Freud ? Bref, le sujet conscient est désormais vu comme le résultat d’une histoire à la fois naturelle Darwin…, sociale Marx… et psychologique Freud…. Mais s’il n’est plus un principe métaphysique, le sujet conscient peut cependant demeurer une valeur, c’est-à-dire une exigence et un combat. Avoir conscience, est ce juger ? Une relation de soi aux choses et de soi à soi. Selon l’étymologie latine conscientia, la conscience est un savoir scientia accompagnant cum quelque chose. Elle signifie donc que quelque chose est su par le sujet ; le sujet se sait en relation avec une réalité, perçue plus ou moins clairement. Conscience psychologique et conscience morale. La conscience peut porter sur des faits ce qui est ou sur des valeurs ce qui doit être. Dans le premier cas, la conscience est dite psychologique. Elle est spontanée et/ou réfléchie. Son objet est extérieur les choses ou intérieur la vie subjective ; présent attention..., passé souvenir, regret... ou futur attente, projet... ; possible hypothèse... ou impossible imagination, illusion.... Elle émet des jugements de fait ou d’existence il y a ceci, ceci est cela…. Dans le second cas, la conscience est dite morale elle émet des jugements de valeur. Elle est alors comme un juge intérieur, évaluant ce qui est faits, actes, pensées… d’après ce qui doit être, c’est-à-dire d’après des valeurs ou des normes morales, religieuses, politiques, juridiques, esthétiques.... Toute conscience est-elle morale ? Mais faut-il vraiment séparer la conscience psychologique de la conscience morale ? Ne serait-ce pas, comme le dirait Descartes, prendre une distinction formelle valable seulement en pensée pour une distinction réelle valable dans la réalité ? En effet, toute conscience est toujours un certain écart par rapport à ce qui est. Or, toute prise de distance n’implique-t-elle pas une certaine évaluation et un certain choix ? La conscience n’est-elle pas alors essentiellement morale ? La conscience est toujours morale Alain " Toute conscience est d’ordre moral, puisqu’elle oppose toujours ce qui devrait être à ce qui est. " Alain, Histoire de mes pensées 1936, chap. Abstractions ». Problématique La conscience psychologique et la conscience morale sont-elles différentes, ou sont-elles deux formes d’une même conscience ? Explication La conscience fait face à ce qui est...Perdre conscience s’évanouir, c’est cesser d’être présent à soi et au monde. Au contraire, revenir à soi, c’est revenir au monde, c’est-à-dire précisément à autre chose que soi » Paul Valéry. La conscience psychologique fait qu’un être n’est pas seulement dans le monde une chose parmi les choses, mais est aussi devant le monde un sujet face à un objet, ou face à d’autres sujets . ... et le juge au nom des valeurs. Or, parce qu’elle est l’acte par lequel l’esprit se dédouble et s’éloigne à la fois de lui-même et des choses », la conscience permet la reprise critique de ce qui est. Parce qu'elle oppose ce qui doit être la norme à ce qui est le fait, la conscience est toujours morale elle juge et elle incite à rectifier ce qui n'est pas fidèle à ses valeurs. La morale consiste à se savoir esprit et, à ce titre, obligé absolument car noblesse oblige », conclut Alain. Débat et enjeu la conscience nous rehausse et nous hisse au niveau d'un réel, à une ontologie reste à définir la situation qui soit capable de réconcilier les ontologies en présence dans cette situation. Échappe-t-on à la conscience morale ? La conscience peut-elle n’être pas morale ? Certes, les immoralistes » condamnent la morale qu’ils jugent mauvaise, mais c'est encore juger au nom d'une norme, ce qui revient à opposer une morale à une autre ! On ne semble donc pas échapper à la dimension morale de la conscience. Kant affirme en ce sens que la conscience morale suit l'homme comme son ombre quand il pense lui échapper ». Cette voix, l'homme ne peut pas éviter de l'entendre. Certes. Mais quelle morale entendre ? Comment définir les valeurs morales ? Le surmoi social et la liberté de conscience. Les préceptes moraux dépendant largement de la culture et de l’éducation, la conscience morale n’est-elle alors qu’un surmoi social ? Non la véritable conscience morale est une capacité de subversion, de critique, c’est une exigence et une inquiétude. On nomme bien inconscients ceux qui ne se posent aucune question à eux-mêmes 14 », note Alain. D’ailleurs, la conscience psychologique et morale n’est jamais aussi vive que dans les moments de crise intérieure, quand tout automatisme devient inutile et que nous hésitons, c’est-à-dire quand nous devons choisir notre conduite Conscience est synonyme de choix », dit Bergson, donc de liberté. Nous choisissons nos ontologies. Morale et moralisme. La difficulté pour la conscience morale est de ne pas verser dans le moralisme donner des leçons de morale, qui consiste toujours à juger autrui plutôt que soi-même. La conscience morale ne doit valoir que pour soi-même La Morale n’est jamais pour le voisin ». Quelle morale choisir ? Cette décision doit être personnelle et se prendre solitairement, en son âme et conscience. jhRyB.
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